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8 June 2023 - Article on China News



Rencontre avec Claudio Gabriele
June 2018 - Interview de Jean Javanni

Le 30 juin 2018 est donnée au Conservatoire Darius Milhaud d’Aix-en-Provence, la création mondiale du «Poème symphonique en quatorze tableaux autour de la vie de Gabriel Dussurget», intitulé «Le magicien d’Aix», composé par Claudio Gabriele en l’honneur du créateur du Festival d’art lyrique, à partir de ses «Mémoires intimes», publiées chez Actes-Sud. Notre Association a été particulièrement touchée et honorée de la proposition qui lui a ainsi été faite et souhaite ici exprimer toute sa reconnaissance à Claudio Gabriele.

  • Comment avez-vous commencé votre carrière musicale ?
    Dès mon enfance, je fus passionné par les arts plastiques, et je souhaitais devenir architecte ou peintre. Or, il se trouve quemon grand-père avait acheté un petit harmonium et l’avait installé dans l’appartement pour « attirer les enfants ». Ce qui n’a pas manqué pour moi ! Dès que j’y ai mis les doigts, je fus complètement hypnotisé par cet orgue. Dès sept ans, jejouais des chansons à l’oreille, et, vers douze ans, je pris des cours d’orgue et de piano, poussé par mon père, qui avait une belle discothèque et jouait de quelques instruments comme la mandoline ou la guitare ; il était passionné de musique lyrique et symphonique ; je pense qu’il m’a ainsi formé l’oreille. À douze ans, je fus admis au Conservatoire Santa Cecilia de Rome, après avoir travaillé dur pour le préparer. C’est là que j’ai pris goûtà la composition, avec l’étude du contrepoint et de l’harmonie, en parallèle à la formation instrumentale. J’y obtins mes diplômes d’État de composition, d’orgue et de piano, puis de musique électroacoustique et de direction d’orchestre. Ainsi, pour moi, composer et jouer d’un instrument sont venus en parallèle.

    Puis, je réussis un concours pour un cursus à l’IRCAM, où j’ai reçu l’enseignement de composition d’Ivan Fedele. Ce dernier m’orienta vers le Conservatoire de Strasbourg, où, en 1998, j’obtins un diplôme de composition, dans une atmosphère très propice à la musique contemporaine. J’y ai fait un disque et composé des pièces très avancées dans la technique musicale, qui m’ont permis de diffuser ma musique. Ce fut pour moi un excellent lieu pour développer mes idées et échanger avec d’autres compositeurs.


  • Vous situez-vous dans un courant musical particulier?
    Je ne peux pas me définir comme me rattachant à un courant spécifique. J’ai appris de tous les contemporains que j’ai côtoyés. J’ai par exemple beaucoup apprécié ma collaboration avec Tosho Osokawa, Georges Aperghis ou, bien sûr, Ivan Fedele, qui était mon professeur. Nous avons intensément échangé. Je pourrais aussi citer le suisse Klaus Huber.


  • Comment travaillez-vous actuellement votre musique ?
    Après ma formation, j’ai collaboré avec des universités aux États-Unis, par exemple celle de New-York ou le Conservatoire de Boston, ainsi que le Conservatoire de Salzbourg ou d’autres en France. À côté des commandes que j’ai reçues, j’ai fondé des ensembles pour développer mes propres projets, comme Cassiopée ou Flexibilità Lineari. Ce dernier est un ensemble de quarante-cinq musiciens, avec toutes sortes d’instruments de diverses provenances, comme la Chine ou l’Afrique. Je peux ainsi, avec les musiciens que je choisis, rénover les sonorités de la musique actuelle, modeler mes projets, chercher le son adéquat pour communiquer avec le public comme je le souhaite.


  • Votre style a-t-il évolué au cours des années ?
    J’ai traversé trois périodes. Après mon premier diplôme, à partir de 1987, j’ai adopté un style, je dirais historique,inspiré des courants du vingtième siècle, avec un langage dans la lignée des Stravinsky, Bartók ou Schoenberg. Puis, en France, j’ai découvert la musique expérimentale de la fin du vingtième siècle, comme l’électro-acoustique ou l’hyper-déterminisme de certains compositeurs, que j’ai intégrés dans mon écriture, qui est devenue plus complexe et expérimentale. Dans la période actuelle, je suis revenu à un langage personnel, fait de la synthèse de toutes mes expériences. J’ai un peu abandonné l’avant-garde pour privilégier la communication avec le public. La mélodie, l’harmonie et le contrepoint font partie de la musique et je ne veux pas les sacrifier sur l’autel de la modernité ; même si cela ne m’empêche pas de recourir aux sonorités nouvelles et à la recherche. La musique ne peut pas être une activité purement intellectuelle ; elle doit passer par le cœur de l’auditeur, par son émotion.


  • Dès lors, pourquoi ne songeriez-vous pas à écrire pour l’opéra ?
    J’ai déjà écrit pour le théâtre musical et cela m’a beaucoup plu par la liberté et la créativité que cela permet, en collaboration avec une équipe de divers métiers de la musique et de la scène. J’aimerais beaucoup écrire un opéra proprement ditet je réfléchis toujours à trouver une manière originale d’aborder le genre, qui ne soit pas passéiste, et qui, tout en restant dans la tradition classique, soit en lien avec la vie contemporaine.

    La voix a un caractère sacré pour moi, et son traitement me paraît un grand défi. C’est un instrument souple et raffiné ; il faut trouver la juste balance entre la musique et les capacités de la voix, entre le texte et la musique. Je voudrais développer mon écriture pour la voix.


  • Comment envisagez-vous donc l’évolution de votre œuvre ?
    Jusqu’à présent, j’ai fait beaucoup de musique de chambre et de musique électro-acoustique. Je voudrais revenir à l’orgue et au piano ; ce sont mes instruments familiers, que j’ai un peu mis de côté dans ma carrière. J’aimeraisaussi développer l’écriture pour l’orchestre symphonique et l’opéra. Pour cela, il faut trouver de bons sujets, comme celui que m’ont fourni les mémoires de Gabriel Dussurget.


  • Comment avez-vous abordé la composition du poème symphonique sur la vie de Gabriel?
    Le vie de Gabriel, à partir de mes lectures et des échanges que j’ai eus à son propos, a été pour moi un « moteur » de composition très stimulant, en termes de situations musicales et de sonorités. Mon travail s’est très facilement développé avec ces points de repères.

    Je travaille par images, et avec l’état d’esprit qu’elles font naitre en moi. Un texte suscite en moi des émotions que je transforme en musique ; cela me vient naturellement et relativement facilement. Quand je lis un texte, des images musicales se mettent en place. Ainsi, tout le livre de Gabriel – les anecdotes qu’il y rapporte, les situations, les lieux géographiques, les personnages qu’il aconnus – s’est facilement transformé en idées musicales ; cela m’arrivait spontanément.


  • Y a-t-il des aspects particuliers de la personnalité de Gabriel qui vous ont intéressé?
    Ma symphonie se déploie sur quatorze points. Son expression, « je suis né rêveur et paresseux », a commandé pour moi l’esprit de l’écriture de toute cette œuvre, car je me reconnais dans cette phrase. Pour moi, c’est la musique qui permet d’accéder au rêve et à des mondes parallèles, fruit de notre imagination.

    J’ai aussi été influencé par la gentillesse et la délicatesse du personnage ; chaque fois qu’il narre des situations, décrit les gens qu’il a connus, ou les lieux qu’il a visités, il y a toujours une douceur, une sensibilité, un plaisir de raconter et d’exprimer les choses qui m’ont frappé et que j’ai voulu mettre dans la partition. Il ne tient pas un langage de violence ou de gloire, et ma partition est méditative et douce, avec de la tendresse ; il n’y a pas de violence, mais de la force et de l’énergie. Voilà ce que j’ai ressenti de la personne de Gabriel et que j’ai voulu partager par ma musique.


  • Quel est votre plus grand bonheur dans votre métier?
    Mon plus grand bonheur, c’est de composer de la musique! C’est un besoin pour moi. C’est une chance de pouvoir travailler avec des musiciens, des amis et des collaborateurs qui me permettent de faire vivre ma musique. C’est une grande chance de partager ma musique, de la faire écouter et d’en recevoir une réponse du public.


  • À METTRE EN ENCADRÉ:
    Les 14 tableaux du poème symphonique «Le magicien d’Aix»:

    1- Algérie. Mes seize premières années. «Je suis né rêveur et paresseux».

    2- Le plaisir de se sentir vivre, de prendre le temps d'exister.

    3- Marseille, ville superbe et sinistre.

    4- Paris! Ma joie est intense, la vie commence. Les années folles.

    5- Venise, brume d'hiver. Le Palais Mocenigo.

    6- La mort deDiaghilev.

    7- Capri, Anacapri : jardins édéniques.

    8- Aix-en-Provence 1948: il s'agit de réveiller cette belle endormie.

    9- Des artistes particulièrement attachés à la spiritualité et à l'ineffable.

    10- À l'ombre de la Sainte Victoire.

    11- Les fontaines du Cours Mirabeau.

    12- La violoncelliste nymphomane.

    13- Les deux Teresa.

    14- Le souvenir tue, le présent est impatient et l'avenir fait frémir.




Limpid Dance - Claudio Gabriele: PNOM for solo Cello
20 April 2018 - New York
Estratto da:
The New York Times del 20 Aprile 2018



Limpid Dance

The cellist Seth Parker Woods isn’t just a virtuoso on his instrument. He’s also got fantastic taste, whether he’s playing in electronic environments or acoustically, as he did in his program on Wednesday at the Italian Academy at Columbia University. Mr. Woods framed his free hourlong set there with two works by Giacinto Scelsi.
But he built out the program with smart pairings, including lesser-known works like Claudio Gabriele’s “PNOM.”
In a video of an earlier performance of that work, you get a sense of all the stops a composer can ask a player to pull out.
Precisely controlled changes in bow pressure result in savagely screeching motifs, gentle harmonics, or else a stray passage of limpid dance. SETH COLTER WALLS

Related article: www.nytimes.com/2018/04/20/arts/music/bristling-energy-the-best-classical-music-moments-of-the-week.html


Claudio Gabriele, PNOM for Solo Cello
22 October 2017 - Washington DC
Thomas May, 2017


The Italian composer, pianist, and conductor Claudio Gabriele,born in Rome, studied with such mentors as George Benjamin, Ivan Fedele, and Toshio Hosokawa at IRCAM (a French institute of science, music, and sound). He has become known for his chamber music, compositions for saxophone, and electroacoustic and interdisciplinary works. Parker Woods recalls meeting him nearly a decade ago in Boston, where he played one of his quartets.
PNOM is an early piece for solo cello that Gabriele wrote in 2005. The score includes a brief epigraph from 1928 titled, Grido (“Cry") by the Italian Futurist and Modernist Giuseppe Ungaretti. In translation, it reads: “Night having fallen/I rested on the tedious grass/And indulged/In that infinite longing,/The dark and winged cry/That light, when it dies, prolongs.”
An intensely gestural composition marked by extreme contrasts, PNOM has four sections that are seamlessly linked. Parker Woods explains that “over time, the material breaks down or is reformed in different ways, with variations in ideas and pitch classes over time.” He compares Gabriele’s method to Bach’s presentation of material in the Prélude of the First Suite” Just as you hear in the Prélude an introduction to the whole Suite, there is specific gestural material at the beginning that continuously shows up throughout PNOM.”

The Phillips Collection
America's First Museum of Modern Art - Washington DC

Seth Parker Woods solo cello
a Washington DC premiere
October 22, 2017, 4 PM
The Warne Ballroom at the Cosmos Club
2121 Massachusetts Ave., NW.


Spettacolo Multimediale "Flessibilita' Lineari" nella Sala Bonazzi
18 December 2015 - Benevento
Conservatorio Nicola Sala - Sala Bonazzi
Estratto da Gazzetta di Benevento




Concerto "il viaggio di Carlotta sui sentieri dell'arte"
5 November 2015 - Benevento
Auditorium S.Agostino
Estratto dal quotidiano: Il Mattino del 6 Novembre 2015




CD INVISIBLE SEAMS
1 October 2014 -
New CD release by Ogni Suono Saxophone Duo
By Jon Fielder



The first recording I will review for my “Reverberations” section (klangnewmusic.weebly.com) is a CD by the saxophone duo Ogni Suono, made up of Noa Even and Phil Pierick. The CD was released in 2014 and contains six new works for saxophone duo of varying instrumentation. Composers include Stephen Andrew Taylor, Ian Dicke, James Bunch, Claudio Gabriele (DUEL), Halim Beere and Quinn Collins.
The pieces on this CD cover a wide range of styles, techniques and complexity. Regardless, Noa and Phil perform each piece with impeccable clarity and precision. When I received my copy in the mail I put it on and listened to the whole thing from start to finish. The production quality alone is great, but the quality of the performance by Ogni Suono is absolutely outstanding. All pieces were commissioned by Ogni Suono. Noa Even and Phil Pierick as an ensemble have commissioned many new works for saxophone duo, but they also emphasize the importance of music education and their performances are often accompanied by master classes.
I strongly recommend this CD to anyone who is a fan of new music and this should definitely be required listening for all saxophone students studying contemporary music at the collegiate level. For more information about Ogni Suono visit their website: www.ognisuono.com


Promessa mantenuta dalla Festa Europea della Musica che invade la città
23 June 2013 - Benevento
Estratto da:
Gazzetta di Benevento


Presso la Sala "Benedetto Bonazzi" del Conservatorio, qualche minuto dopo le 18.00, ha preso vita lo spettacolo di Teatro Musicale Contemporaneo "Flessibilità Lineari", giunto ormai alla quinta edizione; suggestive opere del pittore Marc Chagall, proiettate sul soffitto della Sala, hanno ispirato questo atto unico in nove episodi interlacciati, figli della creatività oltre che delle abilità del maestro Claudio Gabriele, curatore del laboratorio annuale che ha reso possibile il progetto e degli autori, interpreti e tecnici del suono.
Innovazione, ricerca di nuove forme di linguaggio, contaminazioni artistiche e viepiù musicali sono stati gli ingredienti che hanno reso profonda, ma al contempo piacevole e divertente un'esibizione di quantità e qualità che certamente merita, per il futuro, palcoscenici ed orari più adatti.

Eugenio Russo


Bêtise : fait penser à la musique - Damien Dauge 2013
8 March 2013 -
Flaubert est le témoin attristé de la démocratisation de la musique. Tandis que selon l’esthétique classique, quelqu’un qui n’était ni interprète ni compositeur et qui n’avait reçu aucune formation musicale ne méritait pas de faire partie des musiciens, la première moitié du XIXe siècle a vu s’élargir considérablement ce corps social dans les mentalités. « Composer, interpréter, écouter, aimer, détester, bref faire de la musique, explique Nicholas Cook[47], met [désormais] sur le même plan tous ceux qui s’y impliquent. » Que tout un chacun se proclame musicien, voilà un effet de l’idéologie démocratique et romantique que Flaubert ne manque pas de fustiger dans son Dictionnaire des idées reçues : « Le propre[48] du véritable musicien, écrit-il à l’entrée Musicien, c’est de ne composer aucune musique, de ne jouer d’aucun instrument, et de mépriser les virtuoses. »[49] La musique hériterait donc de la bêtise de son époque. Mais elles pourraient avoir toutes deux comme un air de famille qui dépasse la seule explication contextuelle.

La bêtise serait-elle musicale ? Répétitions prolongées, insistance obstinée sur un même motif, délayage des trouvailles, mouvement en rond, variations limitées sur ce que l’on a saisi à un moment donné, pathétique et véhémence tenant lieu d’illumination spirituelle : sans immodestie, la bêtise aurait le droit de prétendre que ce sont là ses particularités favorites[50].

Robert Musil, dont on connaît les convergences avec Flaubert[51], propose ce retournement dans son essai « Y a-t-il une musique bête ? ». Il y aurait dans la bêtise une forme de musicalité. Ainsi, parmi les quelques œuvres musicales[52] inspirées par Bouvard et Pécuchet, au moins l’une d’entre elles peut être écoutée comme illustration sonore de la bêtise, par des procédés proprement musicaux. Créée à Metz en 2007, « Les hostilités sont comme les huîtres » cite, dès son titre, le Dictionnaire des idées reçues. Le livret et la musique ont été écrits par le compositeur italien Claudio Gabriele. Cette pièce de théâtre musical convoque clarinette, violon, alto, violoncelle, piano et quatre voix (soprano, mezzo, ténor et baryton), et met en scène une leçon dans un collège au XIXe siècle. « Le professeur discute avec trois élèves, un garçon et deux filles, sur tout ce qu’il faut dire en société pour être un homme convenable et aimable. »[53] La leçon consiste en réalité à faire réciter textuellement aux enfants les idées reçues du Dictionnaire de Flaubert.

Prélude

Rideau. Musique. Les personnages rentrent en silence sur la scène. Chacun prend sa position : le professeur, moustaches à la gauloise, règle dans la main, va se mettre au tableau ; les étudiants, avec tablier d’écolier, vont s’asseoir derrière leurs bancs.
Première Scène
Violette, Virginie, Virgile : Bonjour monsieur le professeur Disaplomb !
Prof. : Bonjour les enfants. Aujourd’hui on commence avec la leçon de musique. Violette, viens ici, réponds à mes questions.
Violette : Oui monsieur Disaplomb.
Prof. : D’abord les instruments de musique : PIANO
Violette : Indispensable dans un salon bourgeois.
Prof. : HARPE
Violette : Produit des harmonies célestes. Ne se joue que sur des ruines ou au bord d’un torrent.
Prof. : MANDOLINE
Violette : Indispensable pour séduire.
Prof. : COR
Violette : Le soir sur l’eau fait bon effet.
Prof. : CLARINETTE
Violette : En jouer rend aveugle. Exemple : tous les aveugles jouent de la clarinette.
Prof. : ÉMIGRÉS
Violette : Gagnaient leur vie à donner des leçons de guitare.
[…]

La lourdeur de la musique souligne la bêtise du discours et de la situation : le professeur se trouve en effet doublé à l’unisson par la clarinette, tandis que l’aspect automatique de l’idée reçue récitée est appuyé par la répétition monocorde de la même note dans la voix de la jeune fille. On pourrait presque repenser à la description que donne Flaubert du rire des deux héros : « C’était un rire particulier, une seule note très basse, toujours la même, poussée à de longs intervalles. Celui de Bouvard était continu, sonore […]. » Cette pièce, qui dure une vingtaine de minutes, dénonce ainsi « le triomphe de l’uniformité, le monde saturé de règlements et d’obstacles contre les jouissances, la bêtise. »

Gustave Flaubert
Revue Flaubert, n° 15, 2017 | Bouvard et Pécuchet, roman et savoirs:
l'édition électronique intégrale des manuscrits
Colloque de Rouen, 7-9 mars 2013. Numéro réuni par Yvan Leclerc
flaubert.univ-rouen.fr/revue/article.php?id=227


CELLO CONCERT in NEW YORK CITY
16 November 2012 - Di Menna Center, New York City, USA
By David Pearson



INTERVISTA A CLAUDIO GABRIELE
12 September 2012 - bMagazine, Benevento
by Massimo Varchione


All’interno del Laboratorio di Composizione e Improvvisazione, tenuto dal M° Claudio Gabriele, è nato uno spettacolo inserito nel cartellone della XXXIII Edizione del Festival “Benevento Città Spettacolo”, che ha visto protagonisti gli studenti nel ruolo di musicisti, cantanti, attori e performer. Un flusso teatrale/musicale ininterrotto che attraversa l'elettronica, l'improvvisazione, la parola, le proiezioni video ed il suono. In occasione del concerto svoltosi l’11 settembre 2012 nella Sala Bonazzi del Conservatorio Nicola Sala di Benevento, abbiamo rivolto qualche domanda al maestro Claudio Gabriele, autore e regista.
  • Qual è il senso di un Laboratorio di Composizione?
    Gran parte del lavoro che si fa in Conservatorio riguarda lo studio degli autori del passato, mentre nel Laboratorio si lavora con la contemporaneità, strettamente agganciati con la vita odierna. I protagonisti del laboratorio sono stati gli studenti. Gli esecutori, gli strumentisti e le voci hanno scambiato le loro esperienze con i compositori e viceversa. Abbiamo lavorato, soprattutto, su un modo diverso di pensare la musica. Ad esempio in alcuni casi i brani non hanno una partitura scritta ma questo non significa che non abbiano una linearità e una coerenza stilistica. Linearità e coerenza sono, infatti, garantite dalle linee guida che ci siamo dati a priori e che sono forti quanto una partitura completa. Si è lavorato molto su quella linea sottile che divide quanto annotato esattamente in partitura ed il divenire continuo che caratterizza ogni nuova esecuzione di un brano musicale. Nel Laboratorio abbiamo recuperato questa variabilità nella creazione e nell’esecuzione, che era già patrimonio della musica medioevale e rinascimentale, dove agli esecutori veniva lasciato ampio spazio per improvvisare rendendo ogni messa in opera del brano sempre nuova.
  • C’è una valenza liberatoria o esplorativa nel ricercare e utilizzare nuove sonorità?
    No, non c’è una valenza liberatoria, né esplorativa. E’ semplicemente il mondo dei suoni, che è un mondo molto vasto. Siamo abituati dalla nostra cultura musicale occidentale a pensare che il suono si produca solo tramite limitatissime modalità, ma in realtà nulla ci impedisce di grattare le corde del pianoforte o di utilizzare gli strumenti in maniera non convenzionale. Non si tratta nemmeno di “mettere le dita nel naso della musica”, come diceva Debussy a proposito di Stravinsky, reo di aver utilizzato canzoncine popolari nella musica classica. Al giorno d’oggi non si tratta più di profanare la musica, ma di aprire i nostri orizzonti, come dice molto bene il compositore e ricercatore americano Raymond Murray Schafer parlando del paesaggio sonoro. Siamo circondati da un paesaggio sonoro fatto di suoni che noi non consideriamo o che ignoriamo. Il nostro tentativo invece è di accogliere questo mondo e integrarlo nella musica.
  • Si può creare un racconto “teatrale” partendo dal suono? Uno strumentista ha anche una valenza teatrale oltre che musicale?
    Come si è visto chiaramente in questo spettacolo, la cosa è possibile. All'interno della rappresentazione c’è un continuo scambio di parti: lo strumentista diventa attore e cantante, e allo stesso tempo compositore, sceneggiatore e regista dello spettacolo. Ogni volta che saliamo sul palcoscenico ci mettiamo alla ricerca del nostro ruolo; siamo tutti “personaggi in cerca di musica”, in cerca di suono.


“FLESSIBILITA’ LINEARI” - CITTA’ SPETTACOLO
11 September 2012 - Benevento, Città Spettacolo 2012





YAZHY GUO & FRIENDS - BOSTON
15 March 2012 - Arlington, Boston, USA
English Chinese Online Journal Bostonese.con
By David Li, translation by Yunan Jiang



Have you ever heard of a suona, erhu, guzheng (all traditional Chinese instruments) ensemble with saxophone, bass clarinet, bass guitar, guitar and other Western instruments? On the afternoon of January 29, 2012, at an historic site, the Regent Theatre, located in Arlington Center, a unique, East meets West, Chinese New Year concert was performed. The audience, (mostly non-Chinese), were entertained by China’s premiere suona player, Guo Yazhi and other local musicians. This concert was sponsored by the Frank Withey Memorial Scholarship Foundation a non-profit corporation. According to the MC President of the Foundation, Mr. Stanley Capernaros’
Conductor, arranger and saxophonist Dennis Shafer was the musical director of the program. This concert combined Chinese and Western musical instruments and together played “Fisherman’s Song”, “Jasmine Flower”, “Butterfly Lovers” and other folk melodies. Shafer’s soprano saxophone solo “The Courting Duck”, was written by composer Claudio Gabriele of Italy, captured and expressed a vivid and lively scene of ducks playing and chasing each other. The full ensemble also performed “Yu” by Claudio Gabriele, a masterpiece with a large amount of Chinese colours, giving space for improvising in both Oriental and Western approach. After intermission, Yazhi Guo spent some time to give introduction of the history of Chinese instruments including the hulusi, suona, guanzi, erhu and guzheng.
He also performed a piece of music using a simple ivy leaf, which truly amazed the audience. The last piece of the program was “Horse Race”, a traditional erhu melody, which allows the listener to imagine and feel they are part of one of the most exciting events on the grasslands of Inner Mongolia, galloping and racing Mongolian ponies. When the music stopped, the whole audience stood up, applauding and cheering. Under the warm cheers of the audience, Yazhi Guo again devoted himself to play a very difficult yet, passionate folk melody from Hebei Province, “Picking Dates”. He used the unique high tone of the suona, along with his profound artistic skill, and the virtuosic accompaniment by the other great musicians, to not only dramatically express the joyful scene of a harvest celebration among the Chinese country folk, but also brought the annual Chinese New Year’s festive atmosphere to a very appreciative audience.


“LE PASSÉ INVISIBLE” - NIMES
4 November 2004 - Nîmes
By Aline Millet-Marteville


- - - Brume de silence - - -
Imperceptible, l'attente muette de quelque chose - - -
- - - le sens même de l'espace s'est désorganisé - - -
faible gémissement - - -
- - - leurs corps ont l'apparence des pierres ou des marbres - - -
ils respirent sans doute mais ils ne bougent pas - - -
- - - son silence erre à l'aveuglé - - -
dans le silence de la clarté - - -
- - - le réel vu dans la lumière incandescente est sans forme - - -
comme l'enfant qui la nuit brutalement s'éveille dans le noir, hurlant - - -
- - - diaphane - - -
petite sorcellerie - - -
- - - constante vague invisible - - -
l'écho d'un tout petit fragment de silence - - -
- - - le souvenir de ce son - - -
frapper l'air bruyamment ou faiblement - - -
- - - au bout d'un fil invisible - - -
le sentiment jadis de la voûte céleste - - -
- - - couleurs qui, lorsqu'elles décident de s'éteindre progressivement, font la nuit - - -

C'est accompagné bribe à bribe par ce poème, en français, que se présente « Le silence de l'abîme », pour piano solo, du compositeur romain Claudio Gabriele.
Au-delà de l'illustration d'un texte plaqué souvent mot à mot sur un schéma vocal et articulé, cette idée de filigrane poétique que l'on peut pareillement retrouver, par exemple, dans le quatuor à cordes « Fragmente, an Diotima » de Luigi Nono, compositeur également italien (1924, 1990), semble faire partie depuis le XIXème siècle d'une des tentations littéraires des musiciens créateurs les plus réussies. Citons non exhaustivement les poèmes symphoniques de Liszt, la Symphonie Fantastique de Berlioz, Peer Gynt de Grieg, le « Prélude à l'après-midi d'un faune » de Claude Debussy, d'après Mallarmé, poète sous le sceau duquel Pierre Boulez a choisi d'évoluer, et auparavant la « Verklärte Nacht » (la Nuit Transfigurée) d'Arnold Schönberg inspirée d'un poème de Richard Dehmel, l'œuvre pour clavier, « Sept Haikais » d'Olivier Messiaen.
Notons cependant que ce type d'évocation est moins libre et davantage cadrée, moins purement impressionniste lorsque, comme dans certaines œuvres citées dans ce paragraphe, les subdivisions arborent un titre porté à la connaissance de l'auditeur. Quelle commune mesure, quel dessein, quel élan similaire à ces procédés poétiques employés par les compositeurs utilisant un texte sous-jacent, sous-tendant l'œuvre, mais dont le public, contrairement à sa relation avec une œuvre plastique, ne peut avoir une connaissance précisée et définie par sa seule écoute ? L'indicible semble faire partie de la fascination. Du silence souvent relié à l'obscurité, du silence marque vivante du temps, de son passage et de ses interrogations, ses « difficultés fécondes »*, au non-dit ; le suggéré ; mais aussi l'inaudible et son frère en contraste l'inouï ; puis l'invisible, l'oublié, et le rêvé, surtout, domaine de tous les possibles : tous entrent en danse. Avançons donc dans le domaine des perceptions objectives et subjectives : (page 2) « Les cordes des pianos qui sonnaient et se détendaient soudain dans le silence étaient nos partenaires comme nous étions les leurs peut-être . Tout dans cette part du lieu et du temps explorait l'accès qu'il y avait à l'autre dans la nuit. Il y a des lieux, ou des moments, où tout aborde. Il y a des moments où nous sommes absorbés. Alors le passé invisible s'est refermé sur nous. Notre existence voyage. Dans ces cas-là le temps se ralentit. Le lieu s'agrandit et débarque dans son propre espace. Le lieu devient un animal intense. » Pascal Quignard.
...et par la même occasion dans « Le Passé invisible » pour orchestre, commande de la Ville de Nîmes par Gilles Dervieux à Claudio Gabriele, dont la poésie sus-citée ouvre la partition. Elle l'ouvre, mais n'est pas destinée à être lue lors de l'exécution. D'un point de vue littéraire, les titres seraient alors, hors audition, un départ, un envol, une amorce de l'évocation souhaitée par le compositeur. En ce cas, examinons d'autres titres de l'œuvre large de Claudio Gabriele : nous y découvrons avec un certain délice des sens et de notre imaginaire des pièces portant des désignations telles « Ai confini dell'oscurità », « Le désir qui croit désirer », « I tuoi occhi saranno una vana parola », « L'animation de l'âme », « Hai nel viso un silenzio », « Sur la rive du réel », « Your eyes », au grand pouvoir d'éveil du fantasme, de la vision, du rêve. La liberté maximale de l'imaginé semblerait alors appeler conceptuellement la composition électroacoustique; son catalogue nous révèle qu'en effet telle fut une probable résultante d'une démarche imaginative : citons « Sidéral », « Pegase », « Horizon » et « Orizzonti », ses passages à l'I.R.C.A.M. en 1997, 2000 et 2002, avec Ivan Fedele le, Jonathan Harvey, Brian Ferneyhough ; à Rome avec Jean-Claude Risset, Daniel Terruggi, ainsi qu'à New York où, après avoir suivi des cours de « computer music », il est régulièrement sollicité en tant que collaborateur à la New York University. Ses assises compositionnelles semblent découler, avec une forme de simplicité désarmante, des forces basiques de l'univers, du silence, de son écoute et de son retour, de notre planète Terre (« Tra nord e sud », « Flowers »). L'eau semble un élément majeur dans la texture musicale, (« Water ») ; le feu... fulgurant (duo de trompettes et percussions dans « Le passé invisible »), venu du ciel (« Éclair de chaleur ») ou de la terre (« Volcano ») ; l'air vital (« Come il vento dell'alba », « Les cheveux au vent », « Dans le vent ») ; l'air chargé d'eau (« Échange des nuages ») ; et la terre en somme assimilée à la verticalité, aux égarements, à l'abîme, au mystère (« Labyrinth », « L'abîme du silence », « Les oubliettes du château »). Cette perception/ conception sensorielle de l'environnement traduit sonorement peut donner une impression de musique « plasmique », et je cite et salue ici un de mes collègues compositeur qui se reconnaîtra probablement. Vraisemblablement, l'ensemble est indissociablement lié à un travail et une sensibilité d'une grande délicatesse. Nous y relevons des procédés techniques retrouvés à diverses reprises, tels une signature sensitive, dans diverses de ses œuvres : en bon organiste de formation, et ceci est à mon sens une clef importante, un goût architecturé des « sons pédale » (notes tenues et entendues sur une grande durée temporelle), les jeux de timbres variés des instruments se relayant colorant cette note obstinée et relançant le discours, évitant le possible piège de l'immobilisme ; avec une altération très fine de la hauteur à l'aide de micro-intervalles bourdonnant alternativement autour du son fixe et lui donnant frémissement de vie, qui sait gestative, tendant l'écoute ; par une vie rythmique ténue de petites pluies d'archet, de tambourinements des doigts sur l'instrument, de petites baguettes dans les cordes du piano, pouvant cependant être portée au paroxysme, à l'échevelé, au tellurique puissant. Toujours dans une dynamique de vie, les superpositions rythmiques étalonnant le temps dans toutes ses subdivisions possibles : temps divisé simultanément en 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 évènements faisant vibrer une seule et même harmonie en une trame palpitante, un tissu frémissant, image de vie également utilisée dans certaines œuvres de Fedele et Edith Canat de Chisy. Un procédé également dû à une formation d'écoute organistique : l'étagement graduel, et ce sur une durée d'une ampleur hardie, des éléments successifs d'un accord, d'une harmonie, révélée dans une longue progression dont les étapes ne sont pas perceptibles car non frappées, non attaquées : la perception résultante en est plutôt un enrichissement croissant d'un simple accord de base. Remarquons à ce propos le titre d'une œuvre électroacoustique, « Stratos », qui pourrait à lui seul évoquer cette conduite, et hasardons sans peur quelques passerelles avec les démarches de musiques répétitives brillamment illustrées par des Brian Eno, Terry Riley, Steve Reich... Enfin, ces axes de notes fixes aisément identifiables et reconnaissables, en nombre limité, parfois projetés cependant par-delà les octaves, ne sont pas sans évoquer les quatre pôles de l'Archipel pour quatuor à cordes d'André Boucourechliev, provoquant, à l'inverse de chez C. Gabriele, un appel à l'unisson.
A noter : Claudio Gabriele s'est aussi penché avec générosité sur l'aspect pédagogique, non négligeable dans le cadre d'un Conservatoire National, en composant quelques pièces (pour piano solo, pour octuor de violoncelles, pour ensemble de vents) qui proposeraient sous cette forme des clefs d'introduction au Passé Invisible, et dont les partitions, dans un manuscrit d'une qualité exceptionnelle, sont actuellement disponibles à la bibliothèque, site de la Prévôté ; cependant que l'équipe en copie informatique, W.Gosselin & Cyrille Torre s, nous proposent un conducteur de la pièce orchestrale éditée par leurs soins. Venez donc découvrir par vos propres oreilles Claudio Gabriele, actuellement en résidence à Aix-en-Provence, et l'orchestre de Nîmes sous la baguette de Jean-Sébastien Béreau pour la création de « Le Passé Invisible », commande de la Ville de Nîmes via Gilles Dervieux, le Samedi 27 Novembre 2004 à 18h30, au Théâtre de Nîmes, et les mêmes pour un « répétition-conférence » la veille, vendredi 26 Novembre, dans le même lieu et à la même heure, où le compositeur, présent, et bien vivant, nous introduira lui-même – et en français ! – à son œuvre. Ne manquez pas cette émouvante rencontre de l'aventure humaine et artistique.


COMPOSITIONS for SAXOPHONE
2003-2012 - Asaxweb
By Stéphane Sordet & Davy Basquin


BARCHE DELL’ALBA
Éditions Robert Martin - Collection Sax & Co dirigé par Philippe Geiis
Niveau fin 3CC - Durée ~ 05:00 - Genre contemporain - Pour saxophone alto solo
Pièce contemporaine de quatre pages avec une biographie détaillée de Claudio Gabriele.
Il s'agit là d'une pièce exigeante techniquement qui requiert une bonne technique de détaché. Comme pour « Echange des nuages », le compositeur démarre sur un élément, ici il ne s'agit pas d'une mais de deux notes conjointes (un ton). L'adjonction d'une troisième puis d'autres notes, le changement de rythme font basculer la pièce et nous entraîne vers un ensemble de passages techniques détachés très accentués. La dernière partie est plus calme (calmo e sereno ,delicato) et permet de redescendre vers le grave de l'instrument. Peu d'effets contemporains sont utilisés, pas de suraigu. Cette œuvre permet lors de concours ou examens d'être travaillée dans un temps limité du fait de sa brièveté tout en gardant une exigence technique. À titre d'exemple, cette pièce a été imposée en Perfectionnement par la FFEM. Ecriture manuscrite très lisible.

LA NUIT ORIGINELLE
Éditions Robert Martin - Collection Sax & Co dirigé par Philippe Geiis
Niveau 2C4 - Durée ~ 05:30 - Genre contemporain - Pour trois saxophones identiques
Partition de dix-huit pages (uniquement un conducteur) incluant une biographie détaillée du compositeur ainsi qu'une notice expliquant les conventions. Comme « Échange de Nuages » du même compositeur (C.d.T.-122) cette œuvre a pour départ un texte extrait de « Vie secrète » de Pascal Quignard. L'approche musicale semble d'ailleurs sensiblement la même. On retrouve des similitudes rythmiques. Cependant chaque voix à sa propre « note pôle ». Mais le propos est différent et il ne s'agit plus là de dialogue mais d'un échange à trois. L'utilisation de nombreux bisbigliandi et de séries de notes répétées staccato, le grand crescendo, l'augmentation du tempo apporte une tension énorme et donne une direction au propos. Cette pièce d'un grand intérêt musical est destinée à des grands élèves, pas avant la fin du second cycle, même en cycle spécialisé pour exprimer pleinement l'âme musicale de la pièce. L'écriture manuscrite, très lisible, permet une lecture aisée.

SORTILÈGE
Éditions Robert Martin - Collection Sax & Co dirigé par Philippe Geiis
Niveau 1C4 - Genre contemporain - Pour trois saxophones identiques
Pièce d'écriture contemporaine en trois mouvements de 2 pages chacun. Biographie détaillée du compositeur ainsi qu'une notice expliquant les conventions. Comme « Échange de Nuages » (C.d.T.-122) et « La nuit Originelle » (C.d.T.-162) du même compositeur cette œuvre a pour départ un texte extrait de « Vie secrète » de Pascal Quignard. Mais contrairement aux deux autres œuvres, cette pièce est abordable dès la fin du 1er cycle.
Le 1er mouvement, « Lentissimo », permet un travail autour des dynamiques du son : ppp, trilles, superpositions de staccato...
Le 2e mouvement, « Agitatissimo », nécessite un bon détaché puisqu'il est composé de série de notes aléatoires stacatissimo, de séries de notes détachées. Ce mouvement permet un travail sur les différences de caractères (furioso, energico, calmo e delicato, violentisimo).
Le 3e mouvement, « Calmissimo », permet encore plus que le 1er mouvement un travail sur les couleurs ; composé uniquement de valeurs longues, aucune note n'est laissée sans crescendo ou decrescendo, on trouve quelques quarts de tons (pas de doigtés). Cette pièce (constitué en fait de trois pièces très courtes) peut être un premier rapport à la musique contemporaine en ensemble dans une écriture « non-traditionnelle », la découverte d'un univers nouveau pour nos jeunes élèves qu'ils seront amenés à côtoyer tout le long de leur cursus.

ÉCHANGES DES NUAGES
Éditions Robert Martin - Collection Sax & Co dirigé par Philippe Geiis
Niveau 2C4 - Durée ~ 06:30 - Genre contemporain - Pour deux saxophones identiques
Compositeur Italien prolifique pour notre instrument, Claudio Gabriele compte cinq œuvres parmi le catalogue des « Cahiers du Tourdion ». Partition de douze pages (uniquement un conducteur) incluant une biographie détaillée du compositeur ainsi qu'une notice expliquant les conventions. Cette œuvre a pour départ un texte extrait de « Vie secrète » de Pascal Quignard. Cette pièce, contemporaine, est un grand crescendo. Partant du silence et de figures rythmiques longues, les premières pages permettent des recherches sonores nombreuses, notamment grâce à l'usage des quarts de tons. On remarque la prédominance d'une note pôle autour de laquelle tournent les interprètes. Le niveau sonore et les figures rythmiques se resserrent pour monter jusqu'à un climax, sorte de tourbillon qui permet en redescendant de conclure la pièce. Cette pièce de grande qualité pourra sans aucun doute rejoindre les pupitres lors de concerts. Bien que ne comprenant aucune grosse difficulté technique, ce duo sera à aborder plutôt en fin de second cycle ou même dans les grands niveaux afin de permettre aux interprètes d'exprimer au mieux la sensibilité de l'œuvre.
Concernant la mise en page, il est difficile (même impossible) de tourner les pages en jouant. L'édition, reliée, oblige donc l'utilisation de plusieurs exemplaires. L'absence de doigtés de quarts de ton rend le déchiffrage difficile aux musiciens non initiés à ce langage, quant à l'écriture manuscrite, très lisible, elle permet une lecture aisée. À découvrir sans attendre...

L’ANIMATION DE L’ÂME
Éditions Robert Martin - Collection Sax & Co dirigé par Philippe Geiis
Niveau début 3CC - Durée ~ 05:00 - Genre contemporain - Pour saxophone seul
Très belle pièce de Claudio Gabriel basée sur un texte de Pascal Guignard.
Cette pièce, empreinte du lyrisme italien, est construite sous la forme d'une arche pour ce qui est de la tension musicale. On commence par une mélodie mélismatique, dans le grave de l'instrument. Cette phrase tend progressivement vers l'aigu, les nuances extrêmes, des articulations plus scandées et des mélismes plus nerveux. L'œuvre se termine par une page très calme, intime et lente, qui en se rapprochant de la fin, se décompose lentement.
Cette pièce peut-être interprétée par différents saxophones, elle sonne très bien au soprano ou à l'alto. Mon avis : cette très belle pièce peut-être jouée dans le cadre d'un concert consacré aux compositeurs italiens, ou dans un cycle de pièce composée par C. Gabriele. À découvrir.

DANS LE VENT
Éditions Studio Musicale d'Arcangelo
Niveau début 3CL - Durée ~ 08:00 - Genre contemporain - Pour saxophone ténor et clarinette basse
Voici une très belle pièce de Claudio Gabriele qui nous montre une fois de plus que les compositeurs italiens ont un sixième sens pour le lyrisme et la beauté des phrases. Dès les premières notes, les couleurs utilisées, ainsi que les formules rythmiques, et les superpositions harmoniques nous ramènent vers les compositions de Scelsi. Le matériel utilisé est simple, ambitus complet du saxophone, peu d'effet de timbres en dehors de quelques flatterzung et bisbigliandi, quelques quarts de tons. L'écriture est précise rythmiquement, et musicalement. Les tempi sont calmes (de 42 à la noire à 132 à la croche), et les indications de phrasés sont très claires. Tout ceci nous entraîne dans des ambiances magiques et magnifiques, grâce aux mélismes rythmo-mélodiques, aux tensions et détentes des phrases, aux nuances extrêmes proposées et à la clarté des articulations. Mon avis : pièce à faire jouer, à jouer, et à faire découvrir !

COEFFICIENT DE VISCOSITÉ ANGÉLIQUE
Éditions Studio Musicale Arcangelo
Niveau début 3CL - Durée ~ 12:00 - Genre contemporain
Pour ensemble de 12 saxophones (3S, 3A, 3T, 2B, 1basse)
Composition originale très intéressante de Claudio Gabriele où les couleurs et l'ambiance proposées sont très réussies et très parlantes pour le public. Très souvent, l'écriture fonctionne par pupitre, une grande homogénéité rythmique, de timbre et de dynamique est donc nécessaire au sein des différents pupitres. La pièce se déroule autour d'une lente évolution du matériel musical proposé dès le départ. Les masses sonores planantes, timbrées, se chevauchant de pupitre en pupitre se transforment progressivement en masses mélodiques de jeux d'intervalles (tempérés ou non) puis de jeux rythmiques. Le processus d'écho de notes est souvent présent, soit par la répétition de son détaché caractéristique à l'écriture de Claudio Gabriele, soit par l'utilisation du Flatt ou du Growl.
Nous avons parfois l'impression d'entendre de l'électronique, tant la superposition des pupitres fonctionne bien, tantôt planante, parfois tendue et nerveuse, cette musique nous emmènera dans des univers très riche et profond. Mon avis : pièce de très haute qualité, qui procure beaucoup d'émotion à l'écoute. A posséder dans toute bonne bibliothèque d'ensemble de saxophones !
Cette pièce st une commande du conservatoire d'Aix en Provence pour J.-P. Caens.
Composition : hiver 2004/2005
Dédicace : Jean-Pierre Caens.
Création : Aix-en-Provence, 18 mai 2005, Ensemble du Conservatoire dirigé par Jean-Pierre Caens (enregistrement disponible).
Création américaine : NASA conférence, South Carolina, 18 avril 2008, « North American Saxophone Ensemble » dirigé par Jean-Michel Goury, (enregistrement disponible).

LE DÉSIR QUI CROIT DÉSIRER
Éditions Studio Musicale Arcangelo
Niveau début 3CL - Durée ~ 10:00 - Genre contemporain - Pour saxophone alto et percussions
Cette pièce allie parfaitement les timbres des percussions (gong et essentiellement vibraphone) avec celui du saxophone alto.
Cette composition, d'un seul tenant, mais dans laquelle on pourrait découper trois parties, a été créée par Ph. Gueiss et E. Séjourné il y a 8 ans déjà.
La première partie s'articule autour des contrastes :
- variations de couleur mélodique
- mélange des timbres avec l'utilisation de sons résonnants par l'emploi du gong et de motifs répétés détachés au saxophone et au vibraphone
- variations de caractères entre les aspects mystérieux et les éléments violents
- et enfin contraste entre les motifs rythmo-mélodiques vif et les accords tenus et crescendo.
La deuxième partie se présente sous la forme d'un duo rythmique entre le saxophone et le vibraphone. C'est une très belle partie où le dialogue entre les deux musiciens aboutit à un climax assez effréné.
La dernière partie est plus calme et reprend des éléments des deux parties entendues précédemment. Nous retrouvons dans cette pièce un mélange entre la notation traditionnelle et la notation proportionnelle, des slaps et des bisbigliandos, une richesse des articulations et une grande précision de l'écriture et des dynamiques.

BLEU ROUGE BRUN VIOLET
Éditions Studio Musicale Arcangelo
Niveau début 3CL - Durée ~ 06:30 - Genre contemporain - Pour saxophone seul
Les couleurs qu'utilisait Paul Cézanne dans sa peinture sont la source d'inspiration de cette très belle pièce de Claudio Gabriele, qui peut être interprétée avec différents saxophones (la version soprano et baryton fonctionne très bien). Chaque couleur est illustrée par un élément thématique, et par un jeu de fondu enchaîné, certaines couleurs se mélangent progressivement. La première couleur est illustrée par un travail autour d'un sib, ou l'écriture alterne un mode en bisbigliando et un jeu sur des notes sèches. Le sib, sert de point de départ à la présentation de la deuxième thématique, qui devint rythmique, et alterne entre un mode de jeu de rythmes précis et de groupes de notes rapides, qui sont déjà l'amorce du troisième élément thématique. Progressivement, Claudio Gabriele va nous faire entendre le dernier élément thématique qui lui devient mélodique. Cette pièce est visuelle, elle utilise différents modes de jeu pour le saxophone (slaps, subtone, bisbigliando, flatterzung etc.) Mon avis : très belle pièce pour un programme de concert.


 

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